The “Antitrust Letter” is a new monthly series of articles written in french and english by founding member Thibault Schrepel. Each month’s release will analyze major changes within United States antitrust law and legal precedents, whilst contrasting and occasionally drawing parallels to European antitrust legal issues.
“Antitrust Letter” est la nouvelle chronique mensuelle du Concurrentialiste rédigée par Thibault Schrepel, l’un des membres fondateurs de la revue. Chaque nouveau numéro aura pour objet d’étudier les événements marquants liés au droit de la concurrence américain. Publiée en français et en anglais, cette lettre sera également l’occasion d’établir une étude comparative avec le droit européen de la concurrence.
Antitrust Letter #7 PDF : here
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Table of contents / Sommaire
Visa and MasterCard: a $7,25 billion settlement
Visa et MasterCard : un accord à 7,25 milliards de dollars
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Polymore and Microporous: undo the damage!
Polypore et Microporous : défaites-moi ça !
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5 year prison for Sherman Act violation: ouch!
5 années de prison pour violation du Sherman Act : aïe !
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Fidelity and Lender Processing merger: commitments?!
Achat de Lender Processing par Fidelity : avec engagements ?!
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Class action against the Apple Store
Action de groupe contre l’Apple Store
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Microsoft avoid the Sherman Act, for this time
Microsoft échappe au Sherman Act, cette fois-ci
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Supplement: the year 2013
Complément: l’année 2013
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(English version) Visa and MasterCard: a $7,25 billion settlement
On 13 December 2013(1), a U.S. District Court Eastern District Of New York judge definitively approved a settlement in a class action introduced against Visa and MasterCard for an agreement on their interbank fees. This settlement, which follows a complaint filed in 2005, creates a $6.05 billion compensation fund for the harm caused to merchants between 1 January 2004 and 28 November 2012. Also, a temporary reduction of the two companies’ interbank fees has been granted for $1.2 billion. This reduction will be awarded to all merchants accepting Visa and MasterCard after 29 July 2013. The settlement stipulates that it is now impossible to file another complaint on the same ground.
The total compensation is $7.25 billion. It is currently the largest antitrust settlement in history. More than 12 million merchants are part of the class action. However, this settlement does not have unanimous approval. Some of the biggest American merchants have expressed disagreement with the terms. Besides the damage quantification issue, these merchants note that the settlement does not imply major reform of the interbank fees system. They are here highlighting what is the main difference between a private (like in the U.S.) and a public (like in Europe) enforcement system. In the US, private parties introduce a majority of antitrust action, and this, in order to obtain compensation of their damages. Therefore, decisions generally do not contain structural aspects.
Furthermore, a new class action has been filed to the U.S. District Court Northern District of California (2) on 16 December. A few banks are targeted on the grounds of Sherman Act Section 1 violation. The plaintiffs estimate the damage to be $54 billion for each year of the agreement. The report involves complaints about many practices, including exclusionary agreements(3).
(French version) Visa et MasterCard : un accord à 7,25 milliards de dollars
Le 13 décembre 2013(1), un juge de la U.S. District Court Eastern District Of New York a définitivement approuvé l’accord conclu à l’occasion du règlement d’un litige introduit dans le cadre d’une action de groupe pour une entente entre Visa et MasterCard sur leurs frais interbancaires. Cet accord, qui fait suite à une plainte déposée en 2005, prévoit la mise en place d’un fonds de 6,05 milliards de dollars afin d’opérer un dédommagement des pratiques mises en œuvre entre le 1er janvier 2004 et le 28 novembre 2012. Egalement, une réduction temporaire des frais interbancaires des deux sociétés a été acceptée à hauteur de 1,2 milliard de dollars. Elle sera octroyée à toute personne ayant accepté les cartes Visa et MasterCard à compter du 29 juillet 2013. L’accord prévoit en contrepartie qu’aucune autre action ne pourra être engagée sur le fondement des pratiques visées.
Le total des sommes impliquées dans cet accord atteint donc 7,25 milliards de dollars. C’est, à ce jour, l’accord le plus élevé jamais conclu suite à une plainte en droit de la concurrence. Plus de 12 millions de revendeurs sont parties à l’action de groupe. Cet accord ne fait pourtant pas l’unanimité. Plusieurs des plus grands détaillants américains ont en effet, durant la procédure de validation par le juge, exprimé leur mécontentement. Outre les questions de quantification du dommage, ils dénoncent le fait que l’accord n’a pas vocation à modifier le système de fixation des frais interbancaires. Avec une grande majorité des actions en droit de la concurrence américain qui sont introduites par des parties privées dans le but d’obtenir un dédommagement, on constate là en effet une différence avec les procédures européennes de public enforcement.
Par ailleurs, une nouvelle action de groupe a été introduite le 16 décembre dernier devant la U.S. District Court Northern District of California(2). Plusieurs banques sont directement visées sur le fondement, en autre, d’une violation de la section 1 du Sherman Act. Les requérants estiment le préjudice subit à 54 milliards de dollars durant chaque année de l’entente. La plainte vise de nombreuses pratiques, dont, supposément, de nombreux accords d’exclusions(3).
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(English version) Polymore and Microporous: undo the damage!
Polypore International bought Microporous in February 2008. On 9 September 2008(4), the FTC filed a complaint on the grounds that the non-notified operation had significantly reduced competition within the concerned market, violating Clayton Act Section 7 as well as FTC Act Section 5. On 22 February 2010(5), an Administrative Court ordered a cancellation of the operation, judging that it violated these texts. Following this decision, on 5 November 2010(6) the FTC ordered Polymore to divest its Microporous assets to an approved buyer. Polymore appealed the FTC decision to the U.S. Court Of Appeals For The Eleventh Circuit, who agrees with the FTC on 11 July 2012(7). Polymore also submitted the case to the SCOTUS, which refused to hear it. On 18 December 2013(8), the FTC finally consented to the buyer proposed by Polymore.
Beside the fact that the U.S. Court Of Appeals For The Eleventh Circuit stated that the Clayton Act “is about probabilities and not certainties”, this case shows that in order to give full remedy to an anticompetitive merger, it might be necessary to restore competition to the state it was in before the operation. The tone is set.
(French version) Polypore et Microporous : défaites-moi ça !
En février 2008, Polypore International a fait l’acquisition de la société Microporous. Le 9 septembre 2008(4), le FTC a soumis une plainte constatant que l’opération non notifiée avait significativement réduit la concurrence sur le marché concerné, opérant ainsi une violation de la section 7 du Clayton Act ainsi que de la section 5 du FTC Act. Le 22 février 2010(5), une Cour administrative a pu juger que l’opération violait effectivement les textes susvisés et qu’elle devait donc être rétroactivement annulée. Suite à cette décision, le 5 novembre 2010(6), le FTC a ordonné à Polymore de vendre les actifs Microporous à un acheteur approuvé par la commission. Polymore interjeta appel de cette décision auprès de la U.S. Court Of Appeals For The Eleventh Circuit qui confirma la décision du FTC le 11 juillet 2012(7). Polymore soumis l’affaire à la SCOTUS qui refusa de s’en saisir. Finalement, le 18 décembre dernier(8), la FTC donna son accord à l’acheteur proposé par Polymore.
Outre le fait que la U.S. Court Of Appeals For The Eleventh Circuit ait pu profiter de l’affaire pour rappeler que le Clayton Act s’intéresse aux probabilités, et non pas aux certitudes, cette affaire démontre qu’afin de créer un remède efficace à une opération de concentration anticoncurrentielle, il peut être nécessaire de restaurer l’état de la concurrence tel qu’il était avant l’opération, et qu’ainsi, des engagements de moindre importance ne sauraient être acceptés Le ton est donné.
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(English version) 5 year prison for Sherman Act violation: ouch!
On 6 December 2013(9), the U.S. District Court for the District of Puerto Rico sentenced the former President of Sea Star Line to five years in prison and $25,000 in criminal fines. This conviction is the longest prison sentence yet imposed on the grounds of American antitrust law(10). The former President of Sea Star Line was punished for a violation of Sherman Act Section 1 for price fixing and rigging bids. The agreement lasted between the end of 2005 and April 2008. Advocate General William J. Baer, Assistant Attorney General, Antitrust Division, publicly supported this decision(11).
This case raises questions on both the proportionate and dissuasive effects of such decisions. Deprivation of personal liberty is one of the most severe penalties. It remains unclear whether anti-competitive practices are proportionally more likely to arise in Europe, where the European Commission does not impose such prison sentences, than in the United States.
(French version) 5 années de prison pour violation du Sherman Act : aïe !
Le 6 décembre 2013(9), la U.S. District Court for the District of Puerto Rico a condamné l’ancien Président de Sea Star Line a purger une peine de 5 années de prison ferme ainsi qu’à payer une amende pénale de 25 000 dollars. Cette condamnation représente à ce jour la plus longue peine de prison imposée sur le fondement du droit de la concurrence(10). L’ancien Président de Sea Star Line s’était rendu coupable d’une violation de la section 1 du Sherman Act pour s’être entendu sur les prix et avoir truquer des offres. L’entente s’est étendue sur une période allant de la fin de l’année 2005 à avril 2008. William J. Baer, Procureur Général adjoint de la section concurrence du DoJ, a apporté son soutien public à cette décision(11).
Cette décision fait s’interroger sur l’effet proportionné et dissuasif de telles décisions. La privation de liberté individuelle est l’une des peines les plus lourdes et il demeure difficile de dire si les pratiques anticoncurrentielles sont proportionnellement moins nombreuses aux Etats-Unis qu’en Europe où des peines de prison ne sont pas prononcées par la Commission européenne dans le cadre de telles pratiques.
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(English version) Fidelity and Lender Processing merger: commitments?!
On 28 May 2013, Fidelity concluded an agreement aiming to buy Lender Processing Services (LPS) for $2.9 billion. The FTC raised some concerns in response, stressing the fact that title insurance market competition would be reduced in nine Oregon counties as a result. The FTC also noted that barriers are already high for entering this market. On 24 December 2013(12), the FTC finally agreed to realize the operation on the condition of a few commitments(13). Fidelity will have to divest activities in six counties, as well as in an additional county near Portland. The FTC also imposed a requirement that Fidelity must note future acquisitions and maintain its capital until all divestments are effective.
Three FTC Commissioners imposed these commitments(14). They underlined that “a presumption of competitive harm is justified” when only two or three companies remain in a market after a merger. According to the three Commissioners, such a presumption is not justified when six or seven companies remain on a market after a merger. In this respect, it is interesting to note that Almunia, the European Antitrust Commissioner, recently expressed his contradictory belief that three or four companies were enough to ensure a competitive market. The Commissioners concluded their analysis by stating that they had “reason to believe” (and not evidence…) that the operation might indeed hurt competition. It is true than Section 7 of the Clayton Act doesn’t require the FTC to demonstrate the indisputability of an operation’s harm to competition. However, the Clayton Act does require proof of the possibility that “the effect of such acquisition may be substantially to lessen competition”. With that it mind, the question may be raised whether or not “substantiality” can be fulfilled by mere beliefs.
Commissioner Joshua D. Wright published an opinion of dissent(16), arguing that no evidence of negative effects on competition was given. Wright added that the analysis of the three other Commissioners was based solely on structural issues and did not take into account the efficiencies created by the operation. He did admit that a reduction in the number of competitors raised collusion risks. However, Wright explained that the Clayton Act is only violated by operations that substantially raise the risk of collusions. Therefore, in each individual case the FTC must demonstrate this substantial increase. In this particular case, Wright concluded that there was no demonstrative evidence.
(French version) Achat de Lender Processing par Fidelity : avec engagements ?!
Le 28 mai 2013, la société Fidelity a conclu un accord visant l’acquisition de la société Lender Processing Services (“LPS”) pour 2,9 milliards de dollars. Le FTC a alors soulevé des inquiétudes concurrentielles en notant que la concurrence sur le marché dit de “l’assurance titre” serait fortement réduite sur neufs comtés de l’Oregon. Le FTC a également relevé les importantes barrières à l’entrée sur le marché concerné. Le 24 décembre 2013(12), le FTC a finalement donné son accord à l’opération sous réserve de la réalisation d’engagements(13). Fidelity devra ainsi céder ses activités sur six comtés de l’Oregon ainsi qu’un autre proche de la ville de Portland. Le FTC a également imposé à Fidelity que la société notifie la moindre acquisition future et qu’elle maintienne ses capitaux en l’état avant qu’elle ait effectivement opéré les cessions imposées.
Trois des commissaires du FTC sont à l’origine de ces engagements(14). Ils relèvent notamment qu’une “présomption d’atteinte à la concurrence est justifiée” dans les cas où seuls deux ou trois opérateurs sont présents sur un marché suite à une opération de concentration. Toujours selon les trois commissaires, une telle présomption ne saurait être constatée dans les cas où l’opération laisse six ou sept sociétés sur le marché. A ce titre, il peut être intéressant de noter que Joaquín Almunia, commissaire à la concurrence, a récemment fait part de sa conviction que la présence de 3 ou 4 opérateurs permettaient d’assurer un marché compétitif, des propos contradictoires avec ceux des commissaires du FTC(15).
Le Commissaire Joshua D. Wright a pour sa part rendu un avis dissident(16) en ce qu’aucune preuve d’affectation de la concurrence n’était apportée. Joshua D. Wright ajoute que l’analyse des trois autres commissaires est exclusivement structurelle et qu’elle ne tient pas en compte des efficiences créées par la concentration. Il admet pourtant que certes, une réduction du nombre de concurrence augmentent les risques de collusions entre les opérateurs restant. Toutefois, Joshua Wright défend le fait que seules les concentrations qui augmentent substantiellement le risque de coordination violent le Clayton Act. Ainsi, le FTC doit démontrer, dans chaque cas d’espèce, que la réduction du nombre de concurrents est susceptible d’engendrer une entente des entreprises demeurant présentes. Au cas d’espèce, il en conclut l’absence de preuve solide démontrant que le risque de coordination serait plus élevé après l’opération. Autrement dit, Joshua D. Wright refuse de se contenter de “raisons de croire” que la concurrence sera affectée, et constate l’absence d’éléments tendant à prouver que tel pourrait être le cas.
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(English version) Innovation Act: shake, patent trolls!
On 5 December 2013(17), the United States House of Representatives largely voted to adopt the Innovation Act. Arriving two years after the America Invents Act, this new patent law reform was presented by some representatives as being the ultimate weapon against patent trolls.
Several points of the Innovation Act should be exposed. Regarding the way companies obtain patent rights, the Innovation Act shifts from the original “first-to-invent” system to a new “first-to-file” system. Regarding the procedure (1), the patent owner will now have to identify the product concerned, the characteristics of the product, and each practice violating the patent. (2) The opposing party will pay the legal costs of the trial to the successful party, unless it can be shown that arguments of the opposing party was somehow justified or that the payment of such fees would be unfair. (3) The discovery period in which parties may obtain evidence of adversary elements will now only be open after the Court determines the validity of the claims. (4) Upon the filing of a complaint, the patent owner will have to update all information on the parties involved in the procedure, as can be the identity of the patent owner parent company. (5) Finally, the Innovation Act intends to fight the opening of class action against users of products rather than against producers, who are generally better able to defend themselves.
(French version) Innovation Act : tremblez, patent trolls !
Le 5 décembre 2013(17), la Chambre des Représentants a voté l’adoption de l’Innovation Act. Intervenant deux ans après le America Invents Act, cette nouvelle réforme du droit des brevets a été présenté par plusieurs représentants comme étant l’arme ultime contre les patent trolls.
Plusieurs points importants méritent d’être notés. En matière d’obtention des droits de brevet, l’Innovation Act opère une migration du système du “first-to-invent” au système du “first-to-file”. En matière procédurale, (1) le propriétaire du brevet devra dorénavant identifier chacune des pratiques violant son brevet, le produit concerné et les caractéristiques de ce dernier. (2) Les frais de justice de la partie ayant obtenu gain de cause seront payés par la partie opposée, sauf s’il est démontré que la position du contradicteur était justifié ou que le paiement de ces frais serait injuste. (3) La phase de discovery durant laquelle les parties peuvent obtenir la preuve des éléments avancées par la partie adverse ne sera ouverte qu’après que la Cour est pu déterminer le bien fondé des demandes. (4) Egalement, dès le dépôt d’une plainte pour violation des droits liés à un brevet, le propriétaire de ce brevet devra mettre à jour les informations concernant les parties impliquées dans la procédure, telle que peut l’être le nom de la société mère détenant le brevet in fine. (5) Enfin, l’Innovation Act entend lutter contre l’ouverture d’actions contre les utilisateurs de produits plutôt que contre les constructeurs qui sont généralement mieux à même de se défendre.
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(English version) Class action against the Apple Store
On 2 December 2013(18), the Court of the Northern District of California rejected the validity of a class action opened by four individuals against Apple. The plaintiffs based their claim on Sherman Act Section 2, arguing that the company violated this text by refusing to sell apps when developers would not agree to give Apple 30% of the sales. After the initial complaint was rejected, the four plaintiffs proceeded to file an amended complaint. This time, they argued that they were “aggrieved direct purchasers” and that their action was justified by the direct harm they suffered. However, resting on a decision made in 2010(19), the judge ruled that the plaintiffs were not “direct purchasers”. In order to obtain this qualification based on Clayton Act Section 4(20) criteria, the plaintiffs would have had to show that they paid the 30 percent directly. In reality, they only paid the final price proposed by Apple. The amended complaint was ultimately rejected.
(French version) Action de groupe contre l’Apple Store
Le 2 décembre dernier(18), la Cour du Northern District of California a rejeté le bien fondé d’une action de groupe ouverte à l’encontre d’Apple par quatre clients. Les demandeurs avaient fondé leur demande sur la section 2 du Sherman Act, alléguant que la société avait violé ce texte en refusant la vente des applications de développeurs qui refusaient qu’Apple collecte 30% du prix final. Cette plainte ayant été rejeté, les quatre demandeurs ont soumis une plainte modifiée, alléguant qu’ils étaient des ‘acheteurs directs’ et qu’ils souffraient ainsi d’un préjudice direct justifiant leur action. Guidé par une décision de 2010(19), le juge a trouvé que les requérants n’étaient pas des ‘acheteurs directs’. En effet, afin d’obtenir une telle qualification remplissant les critères de la section 4 du Clayton Act(20), les requérants auraient du démontré qu’ils avaient directement payé les 30% visés, alors qu’ils ne payaient en fait que le prix final. Par conséquent, leur plainte a été rejeté.
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(English version) Microsoft avoid the Sherman Act, for this time
The debate about predatory pricing and predatory strategies is constantly hot. On 23 December 2013(21), the U.S. Court of Appeals for the Second Circuit held that Microsoft did not violate Sherman Act Section 2 by changing its licenses. Before that change, Microsoft’s licenses required that a single copy of Windows was limited to use on only one computer. MiniFrame then created software called SoftXpand, which made it possible for several users to utilize a single copy on the same computer. It is precisely because SoftXpand didn’t violate its licenses that Microsoft decided to change them. The new licenses now prohibit the use of a single copy of Windows by more than one user, thereby putting SoftXpand in direct violation.
According to the Aspen Skiing case(22), MiniFrame argued that this change in Microsoft’s licenses was a “ refusal to deal”. The Court logically rejected the claim. MiniFrame also argued that Microsoft created a predatory pricing strategy by selling a cheaper bundle including Windows plus MultiPoint (a Microsoft software for educational purposes that allows the use of Windows by several users – in other words, a SoftXpand competitor) instead of solely selling Windows. The judge ruled that because Microsoft was not selling under below costs, it could not be deemed predatory pricing.
This case doesn’t suffer from any failure on its reasoning. However, some may regret the absence of legal thoughts on the concept of predatory innovation, yet recognized by the courts for years. This is especially true since Microsoft was condemned on this ground in 2001(23).
(French version) Microsoft échappe au Sherman Act, cette fois-ci
La question des prix et stratégies prédatrices n’en finit pas de faire l’actualité. Le 23 décembre 2013(21), la U.S. Court of Appeals for the Second Circuit a rendu un arrêt dans lequel elle a jugé que Microsoft n’avait pas violé la section 2 du Sherman Act à l’occasion d’un changement des termes de ses licences. Auparavant, les licences Microsoft prévoyaient que l’utilisation d’une version de Windows était restreinte à un seul ordinateur. Or, la société MiniFrame avait créé un logiciel, SoftXpand, permettant à plusieurs utilisateurs d’utiliser une seule copie de Windows de façon simultanée, ce, sur un même ordinateur. C’est précisément parce que SoftXpand ne violait pas la logiciel Windows dans son état précédent que Windows a opéré un changement de ses termes. La nouvelle licence prévoit ainsi qu’il est interdit d’utiliser une même version de Windows par plus d’un utilisateur à la fois.
MiniFrame défendait alors que ce changement des termes des licences Windows constituait un refus de vente, conformément à la jurisprudence Aspen Skiing(22), ce que la Cour a logiquement rejeté. Également, MiniFrame défendait que Microsoft eût mis en œuvre une stratégie de prix prédateur, en vendant moins cher un package contenant Windows + MultiPoint (un logiciel Windows destiné au monde de l’enseignement qui permet à un seul ordinateur de prendre “en charge plusieurs utilisateurs”, autrement dit, un logiciel concurrent de SoftXpand) que Windows seul. Le juge constate que la vente de Windows + MultiPoint n’étant pas effectuée en dessous des coûts de production, une stratégie de prix prédateurs ne peut être caractérisée.
Cet arrêt ne souffre d’aucun complexe quant au raisonnement suivi par les juges. On peut en revanche regretter de ne pas avoir plus de matières juridiques à lire sur l’innovation prédatrice, d’autant plus que Microsoft a déjà été condamné pour la mise en œuvre de telles pratiques en 2001(23).
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(English version) Supplement
The beginning of 2014 is an occasion for us to recall that during 2013, the European Commission fined companies a total of $2.5 billion (€1.8 billion). The DoJ imposed a total of $1.02 billion (€0.75 billion) in fines. EC decisions in regard to cartels in the interest rate derivatives industry alone condemned companies to pay €1.71 billion, more than double the amount of penalties imposed by the United States during the year.
(French version) Complément
Ce début d’année 2014 sera afin l’occasion pour nous de rappeler que la Commission européenne a sanctionné les entreprises à hauteur de 1,8 milliard d’euros (2,5 milliards de dollars) au cours de l’année 2013. Le DoJ a pour sa part imposé un total de 0,75 milliard d’euros (1,02 milliard de dollars) d’amendes. À elle seule, la décision rendue sur le cartel dans le secteur des produits dérivés de taux d’intérêt, condamnant les entreprises à payer 1,71 milliard d’euro, représente plus du double des sanctions imposées aux Etats-Unis sur l’ensemble de l’année.
———————————— Footnotes / Notes de bas de page
- (1) In Re Payment Card Interchange Fee And Merchant Discount Antitrust Litigation: link
- (2) U.S. District Court Northern District of California, San Francisco Division, Class action complaint for violation of the Sherman Act Section 1: link
- (3) D. MCAFEE, JPMorgan, BofA, Others Sued Over $54B In Swipe Fees, Law360, 16 December, 2013: link
- (4) Complaint In the Matter of Polypore International, Inc.: link
- (5) Administrative Law Judge Rules That Polypore International’s 2008 Acquisition of Rival Battery Separator Manufacturer Violated Antitrust Law: link
- (6) FTC Orders Polypore International to DivestRival Manufacturer it Acquired in 2008: link
- (7) U.S. Court of Appeals Upholds FTC Opinion and Order in Polypore Matter: link
- (8) FTC, Polypore International, Inc., a corporation., In the Matter of: link
- (9) DoJ, Former Sea Star Line President Sentenced to Serve Five Years in Prison for Role in Price-Fixing Conspiracy Involving Coastal Freight Services Between the Continental United States and Puerto Rico, 6 December 2013: link
- (10) McGuireWoods, Longest antitrust prison sentence handed down last week, Lexology, 10 December 2013: link
- (11) C. ASSAN, Former Freight Carrier President GetsSentence of Five Years for Price Fixing, BNA, 9 December 2013: link
- (12) FTC Puts Conditions on Fidelity National Financial’s Acquisition of Lender Processing Services, 24 December 2013: link
- (13) Fidelity National Financial, Inc./Lender Processing Services, Inc.; Analysis of Agreement Containing Consent Orders to Aid Public Comment: link
- (14) Statement of the Federal Trade Commission In the Matter of Fidelity National Financial, Inc. and Lender Processing Services, Inc. File No. 131-0159 December 23, 2013: link
- (15) M. SHEAHAN, EU’s Almunia says 3-4 mobile operators may be enough, 4 September 2013: link
- (16) Dissenting Statement of Commissioner Joshua D. Wright In the Matter of Fidelity National Financial, Inc. and Lender Processing Services, Inc. FTC File No. 131-0159 December 23, 2013: link
- (17) Innovation Act, 2013: link
- (18) In Re Apple Iphone Antitrustlitigation, Case No.: 11-cv-06714-YGR: link
- (19) In re ATM Fee Antitrust Litig., No. C 04-02676 CRB, 2013 BL 215933 (N.D. Cal. Sept. 16, 2010): link
- (20) Clayton Act: link
- (21) MiniFrame Ltd. v. Microsoft Corp., 13-1607-cv (2d Cir. 2013): link
- (22) Aspen Skiing Co. v. Aspen Highlands Skiing Corp., 472 U.S. 585 4 (1985): link
- (23) United States v. Microsoft Corporation 253 F.3d 34 (2001): link
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